mercredi 27 janvier 2010

Soixante-cinq après, des survivants d'Auschwitz commémorent la libération du camp


Des survivants d'Auschwitz se sont réunis mercredi sur le site de l'ancien camp d'extermination nazi pour le 65e anniversaire de sa libération, marqué par une cérémonie à laquelle a participé le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou.
Les survivants, accompagnés de leurs enfants et des personnes venus honorer la mémoire des millions de Juifs exterminés par les Nazis, ont marché dans la neige et le froid au milieu des casernes et des miradors des camps voisins d'Auschwitz et de Birkenau, deux symboles de l'Holocauste.

En cette journée du souvenir de l'Holocauste, le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a rejoint les représentants de l'Etat polonais plus tard dans la journée pour une cérémonie solennelle à Birkenau, le plus grand des deux camps.

"De cette terre damnée d'Auschwitz et Birkenau et des autres camps de la mort s'élèvent les voix de millions de nos frères et soeurs qui ont été asphyxiés, brûlés et torturés", a déclaré le Premier ministre israélien à la foule venue commémorer la libération des camps par l'Armée soviétique en 1945.

S'adressant en hébreu après de brèves remarques en anglais, il a juré solennellement qu'Israël ne permettrait à personne d'effacer la mémoire des victimes des camps nazis.

"Mes frères et soeurs assassinés, mes frères ayant survécu à cet enfer, je suis venu ici aujourd'hui de Jérusalem pour vous dire que nous n'oublierons jamais", a dit Benyamin Nétanyahou. "Nous ne laisserons pas les négationnistes et les profanateurs de tombes effacer ou déformer la mémoire", a-t-il ajouté. Ses propos visaient tout particulièrement le président iranien Mahmoud Ahmadinejad qui a mis en doute à plusieurs reprises la réalité de l'Holocauste.

Dans un message vidéo, le président américain Barack Obama a de son côté salué les survivants qui ont la "force de revenir, tant d'années plus tard, en dépit de l'horreur" dont ils ont été témoins, de la "souffrance" endurée" et des proches qu'ils ont perdus en ces lieux.

"Il est de notre devoir sacré de nous souvenir de la pensée malsaine qui a amené à cela -comment une grande société de culture et de science a succombé aux pires instincts de l'homme et rationalisé le crime de masse et l'un des actes les plus barbares de notre histoire", a-t-il souligné.

Le président polonais Lech Kaczynski a par ailleurs rappelé la souffrance de la nation polonaise, occupée par l'Allemagne nazie pendant la guerre tout en reconnaissant la souffrance unique endurée par les Juifs.

A Berlin, le président israélien Shimon Pérès a prononcé un discours devant le Parlement allemand, appelant à traduire en justice les auteurs des crimes nazis.

Le pape Benoît XVI a de son côté évoqué au Vatican l'"horreur des crimes" commis dans "les camps de la mort créés par l'Allemagne nazie". "Puisse la mémoire de ces événements -particulièrement la tragédie de la Shoah qui a frappé le peuple juif-, susciter le respect pour la dignité de chaque personne afin que tous les hommes puissent se percevoir comme une seule grande famille", a ajouté le souverain pontife.

Les Nazis ont ouvert le camp d'Auschwitz au cours de l'été 1940 après avoir envahi et occupé la Pologne. Le camp est devenu le centre névralgique de la "Solution finale", le projet d'extermination des Juifs d'Europe.

A la fin de la Seconde guerre mondiale, au moins 1,1 million de personnes, pour la plupart juives mais aussi polonaises et tziganes, avaient péri dans les chambres à gaz d'Auschwitz-Birkenau ou de famine, de maladie et du travail forcé. Quelque six millions de juifs ont été tués pendant l'Holocauste.

Des célébrations ont été organisées dans le monde entier pour marquer la Journée de la mémoire de l'Holocauste, décrétée journée internationale de commémoration par les Nations unies en 2005. AP

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