mardi 28 décembre 2010

Un jumelage avec Auschwitz dénoncé

Le maire de Ballan-Miré près de Tours a dénoncé la convention de jumelage entre sa commune et la ville polonaise d'Oswiecim (Auschwitz en allemand), dont les autorités cherchent, selon lui, à prendre leurs distances avec le camp d'extermination, apprend-on aujourd'hui auprès de l'intéressé.

La Nouvelle République révèle aujourd'hui que Laurent Baumel, maire socialiste de cette commune de quelque 8.000 habitants depuis 2008, a choisi de dénoncer le serment de jumelage parce qu'il ne fait aucune référence au devoir de mémoire. Ce document a été signé par son prédécesseur, Michel Lezeau (UMP), en 2002, a expliqué l'actuel maire joint par l'AFP. Ballan-Miré (Indre-et-Loire) est la seule ville française jumelée avec Oswiecim, selon lui.

"Le serment ne fait à aucun moment référence à l'Holocauste, à la Shoah et au camp. C'est un jumelage classique entre une petite ville de France et une petite ville de Pologne sur des échanges culturels, touristiques...", s'indigne-t-il. Dès 2008, "j'ai été frappé par l'impression que les autorités locales polonaises voulaient à travers ce jumelage faire oublier le camp" d'extermination nazi, auquel le nom d'Auschwitz reste à jamais associé, raconte-t-il.

Ces autorités, et leur "sulfureux" maire Janusz Marszalek en tête, "sont dans une logique de dissociation de la ville et du camp, de banalisation de la ville elle-même", ajoute-t-il. "Leur truc à eux, c'est de pouvoir dire: +Cessez d'assimiler notre petite ville charmante au camp de la mort, Oswiecim n'est pas Auschwitz+". "Je ne veux pas de près ni de loin cautionner une stratégie consistant à détacher le nom d'Auschwitz de ce que ça signifie dans l'histoire universelle", explique le maire.

L'élément déclencheur a été un article du Point en septembre, montrant que les autorités d'Oswiecim envisageaient la construction controversée d'un centre commercial près du camp, ainsi qu'un projet de mémorial de la Shoah associant juifs, homosexuels, catholiques, etc... "Le maire de la ville lui-même, dans cet article, cite le jumelage avec Ballan-Miré à l'appui de sa stratégie", note M. Baumel. "Je n'ai pas du tout envie que le nom de ma commune soit associé à cela. Donc j'ai pris la décision de dire qu'on arrête les frais".

4 M de victimes de la Shoah identifiées

Le Mémorial de Yad Vashem à Jérusalem a annoncé avoir réussi à identifier les deux tiers des quelque six millions de juifs victimes du génocide nazi pendant la Seconde guerre mondiale.

"Au cours des dix dernières années, nous avons réussi à ajouter environ 1,5 million de noms de victimes dans notre base de données", a déclaré le président de Yad Vashem, Avner Shalev, dans un communiqué annonçant que la base de données dépassait désormais les quatre millions de noms.

"Les Allemands ont cherché non seulement à détruire les juifs, mais aussi à effacer tout souvenir d'eux", a expliqué M. Shalev, rappelant que l'une des missions centrales de Yad Vashem était donc de "retrouver le nom et l'histoire personnelle de chaque victime".
Cela "nous a conduits à un travail sans relâche pour rendre un nom et une identité à autant que possible des six millions de juifs assassinés par les nazis et leurs complices", a-t-il ajouté.

Sur les 4 millions de noms retrouvés, environ 2,2 millions ont été fournis par des proches ou des amis des victimes. Les autres proviennent des archives et du travail des historiens.
Mais il sera difficile de retrouver les deux millions de noms restant, principalement ceux des victimes tuées en Europe de l'Est, dans l'ancienne URSS et en Grèce.

Partenariat SNCF/Mémorial de la Shoah

Le Mémorial de la Shoah et la SNCF ont signé un partenariat pour le développement des activités pédagogiques destinées aux scolaires sur la période de la deuxième guerre mondiale, annoncent-elles dans un communiqué commun.

Le Mémorial rappelle qu'il a pour mission "la transmission et l'enseignement de l'histoire de la Shoah, la réflexion sur les circonstances dans lesquelles un tel crime a pu être possible" et mène des actions de sensibilisation "contre toute forme de racisme, d'antisémitisme, d'intolérance et de haine de l'autre".

La SNCF, dont les trains avaient été réquisitionnés pour transporter les juifs de France vers les camps d'extermination a "engagé depuis une vingtaine d'années des initiatives visant à mieux connaître son rôle" pendant la guerre. Elle ouvre ses archives aux chercheurs et va notamment publier un guide-sources d'archives de et sur la SNCF.

La convention de partenariat a été signée par le président du Mémorial Eric de Rothschild et par le président de la SNCF Guillaume Pepy. Selon cette convention signée pour 4 ans, la SNCF devient "entreprise partenaire principale du Mémorial de la Shoah".