lundi 11 octobre 2010

Catherine Pederzoli-Ventura:Mobilisation réussie à Paris



Dimanche 10 Octobre 2010
Plusieurs centaines de personnes,dont notre vice-président A.BORYCKI,Alain Rubin et plusieurs membres de l'association, se sont rassemblées aux abords du ministère de l'Education nationale pour soutenir Catherine Pederzoli et l'ensemble des enseignants, principaux et proviseurs victimes de sanctions injustes pour le seul motif de s'être trop investis dans l'enseignement de la Shoah.

Mobilisation réussie à Paris
Dimanche après-midi, rue de Grenelle, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées en soutien à Catherine et à près de 20 autres enseignants, principaux de collège ou proviseurs de lycées, victimes de sanctions après avoir enseigné la Shoah, organisé des voyages dans les lieux de vie et d'extermination des Juifs d'Europe ou s'être investis dans des commémorations pour la Mémoire d'élèves déportés.

De nombreux intervenants se sont succédé au micro, comme l'UPJF (Union des patrons juifs de France) mobilisés très tôt dans le combat, l'UMPJF, le NVCA, le B'nai B'rith, le SNCA ou le Collectif VAN. Des témoignages émouvants, notamment de Marceline Leridan ont eu un écho très fort dans l'assistance. L'intervention de Dominique Lunel, une proche collaboratrice de Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée a aussi été particulièrement appréciée par l'assistance.

Depuis plus de 40 jours, le comité de soutien, dirigé par Marco Perez et Guy Konopnicki, a pu compter aussi sur le soutien quotidien de Radio J. Les journalistes Serge Kovacs et Isabelle Kersimon ont également contribué à la réussite de ce rassemblement.

Une vibrante "Marseillaise" a clôturé la manifestation.

Par cette première mobilisation, le comité de soutien espère avoir été entendu.

Mobilisation réussie à Paris


Comité de soutien

dimanche 3 octobre 2010

STATUT DES JUIFS EN 1940 - Le document qui accable le maréchal Pétain



Un exemplaire du projet de statut des Juifs du 3 octobre 1940, portant des annotations de Philippe Pétain qui durcissent le texte, vient d'être découvert, selon l'avocat Serge Klarsfeld. Pour lui, ce document apporte "la preuve décisive" que ces mesures anti-juives prises par le régime de Vichy venaient de "la volonté même du maréchal Pétain".

Cet "original", "annoté par la main du maréchal Pétain", est "arrivé au Mémorial de la Shoah, il y a quelques jours, par un donateur qui entend rester anonyme", a expliqué dimanche Serge Klarsfeld par téléphone à l'Associated Press, en se disant "absolument" certain de l'authenticité de ce document.

Cet exemplaire est "important" car il "montre que Pétain a participé" à la rédaction du statut "dans le sens de l'aggravation" des mesures prévues par les rédacteurs du projet, a-t-il ajouté. "Au fond de lui-même, il était antisémite et n'a pas défendu les Juifs français dans la mesure où il a pris l'initiative de les persécuter".

"Le statut des Juifs" du 3 octobre 1940 est "un statut qui a été pris sans pression des Allemands, sans demande des Allemands, un statut autochtone. Et maintenant, on a la preuve décisive que c'est la volonté même du maréchal Pétain", a insisté sur France Info le fondateur de l'association des fils et filles de déportés juifs de France.

"Jusqu'à maintenant, on ne disposait que d'un témoignage" en ce qui concerne "le rôle de Pétain dans le statut des Juifs", a rappelé Serge Klarsfeld. Il s'agissait de celui de Paul Baudoin, le ministre des Affaires étrangères de l'époque. Après la guerre, il a déclaré: "le statut a été étudié pendant deux heures, c'est le maréchal qui se montre le plus sévère: 'pas un Juif dans la justice, pas un Juif dans l'enseignement'", a rapporté Serge Klarsfeld sur France Info. "Mais ça, c'est le témoignage de Paul Baudouin. On pouvait à la rigueur le mettre en doute. Là, il est renforcé par Pétain lui-même, puisque c'est de sa main qu'il prend ces mesures anti-juives qui sont extrêmement graves".

En effet, selon Serge Klarsfeld, les annotations manuscrites portées sur le texte "suppriment un certain nombre" d'exemptions "qui ont été faites pour les Juifs, pour avoir accès aux fonctions publiques en particulier". "Par exemple, les rédacteurs du projet n'avaient prévu dans l'enseignement que les proviseurs, les directeurs d'établissements scolaires, les recteurs d'académie, les inspecteurs. Eh bien Pétain, de sa main, ajoute 'tous les membres du corps enseignants' et c'est ce qu'on retrouve dans le statut".

De même, une exemption avait été "prévue pour les Juifs qui sont français, descendants de Juifs nés français ou naturalisés avant 1860". Cette exemption "est supprimée du crayon même du maréchal Pétain", a observé Serge Klarsfeld.

Et de confier à l'AP: "Beaucoup de défenseurs de Vichy disaient qu'il a toujours protégé les Juifs français de vieille souche. On voit là qu'il prend l'initiative de les rayer de l'exemption et de les soumettre" aux "mesures discriminatoires, que même les Allemands ne demandent pas d'ailleurs".

Autre annotation apportée au texte, sur les élections. "Les rédacteurs du projet n'avaient pas prévu les élections, c'est-à-dire que les Juifs pouvaient être députés, sénateurs, membres du conseil municipal etc.... Pétain ajoute de sa main que les Juifs ne peuvent pas faire partie d'assemblées issues d'une élection", a précisé Me Klarsfeld.

Pour lui, c'est bien Pétain qui a écrit ces annotations: "l'écriture de Pétain est caractéristique, il n'y a qu'à regarder le document pour savoir si c'est authentique ou pas, on a pris bien entendu le spécimen d'écriture de Pétain pour comparer", a-t-il assuré à l'AP.

"D'autre part, toutes les modifications qui sont apportées par Pétain se retrouvent dans le texte définitif de la loi", a-t-il dit à l'AP, précisant n'être "pas entré en contact" avec le donateur "parce que lui-même n'est pas expert".

Serge Klarsfeld, également vice-président de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, a expliqué avoir été "tout de suite prévenu" par le Mémorial de la Shoah situé à Paris de l'arrivée du document. Celui-ci "restera comme des milliers de documents originaux au Memorial" qui est le "dépositaire de tout souvenir, documentaire, photo ou autre, concernant le sort des Juifs en France, essentiellement pendant cette période", a-t-il souligné. AP