mercredi 26 juin 2013

A Berck-sur-Mer, Mein Kampf se vend comme des petits pains




Mein Kampf (Mon Combat), le livre d'Adolf Hitler rédigé entre 1923 et 1924, base idéologique qui mena le IIIe Reich à la Solution finale, est en vente dans une librairie de Berck-sur-Mer ayant "pignon sur rue"... et se vend très bien, révèle La semaine dans le Boulonnais. Pour les membres du PCF-Front de gauche de la commune, qui publient un communiqué dans lequel ils crient leur révolte et leur indignation, "L'heure est grave".  

"C'est aux lecteurs de se faire leur propre opinion"

"En ce début de 21ème siècle où l'Histoire devrait rappeler à certains les erreurs du siècle passé, rien n'y fait, la diffusion des idées nauséabondes refait son apparition à Berck", explique le communiqué. Une indignation reprise par la section locale de la Ligue des droits de l'Homme, qui estime que Mein Kampf n'est pas "n'importe quel livre" mais "un livre de propagande, la pire qui soit", celle de l'idéologie Nazie
Au centre des critiques, la librairie La Maison de Presse berckoise et son responsable, Jean-Louis Cazier. Interrogé par France 3 et Le Figaro, le commerçant se défend: "Je n'ai pas à me prononcer quant au contenu et aux idées qui apparaissent dans toutes les publications que je vends. A titre personnel, je ne partage pas du tout ces idées-là, mais je suis un démocrate, à chaque citoyen de faire la part des choses", explique-t-il, après avoir précisé que ce sont ses clients qui lui ont commandé ce livre-là. "C'est aux lecteurs, par leur éducation et leur esprit critique de se faire leur propre opinion", ajoute-t-il encore. 

La vente de Mein Kampf, légale ou pas ?

Scandaleuse peut-être, mais pas illicite. La vente de Mein Kampf est en effet autorisée en France depuis une décision de la Cour d'appel de Paris, en 1979. Depuis, l'ouvrage, vendu par les Nouvelles éditions latines (la maison d'édition qui a acheté les droits en 1934, "proche de la droite nationaliste française et condamnées pour collaboration à la Libération"), a été classé dans la catégorie "ouvrage historique". L'ouvrage doit tout de même se soumettre à certaines conditions. D'abord, il doit être vendu dans sa version originale en français et ne peut donc pas être réédité. Ensuite, Mein Kampf doit être accompagné d'un texte de huit pages en tête d'ouvrage mettant en garde le lecteur sur le caractère haineux et raciste des propos tenus et rappelant les crimes du régime hitlérien. Des conditions qui sont remplies par l'établissement berckois, rapporte France 3
Reste que le débat sur la commercialisation du livre d'Adolf Hitler reste largement ouvert. Certains arguent que Mein Kampf fait l'apologie du meurtre (de masse) et que l'ouvrage ne peut donc pas se cacher derrière le principe de liberté d'expression, d'autres en appellent au devoir de mémoire à la nécessité d'étudier et de comprendre, de ne pas oublier l'Histoire, pour ne pas la revivre. 
Le PCF-Front de gauche a de son côté expliqué qu'il avait alerté "les élus locaux de la République, de droite comme de gauche, afin de connaître leur réaction et les actions qu'ils envisagent d'entreprendre". Un nouveau débat qui ne sera sûrement pas le dernier, puisque Mein Kampf tombera dans le domaine public le 1er janvier 2016. Là encore, les questions sur l'encadrement et le contrôle de sa diffusion, notamment sur Internet, ne manqueront pas. 

jeudi 13 juin 2013

Les carnets d'un criminel de guerre nazi retrouvé aux Etats-Unis



                                        


Les carnets d'Alfred Rosenberg, criminel de guerre nazi et confident d'Hitler, ont refait surface aux Etats-Unis, couvrant l'essentiel de l'ère hitlèrienne jusqu'à la "Solution finale", méthode programmée de l'extermination des juifs.

Le journal personnel de ce cerveau de l'antisémitisme avait disparu après son jugement au procès de Nuremberg et son exécution en 1946.
Ce trésor pour les historiens a été présenté lors d'une conférence de presse jeudi à Wilmington, dans le Delaware (est), lieu qui fut le point de départ de l'enquête conduisant à sa découverte.
En novembre dernier, les autorités de cet Etat ont reçu une information de la part d'un expert en arts travaillant avec le Musée de l'Holocauste à Washington.
"Le journal de Rosenberg a ensuite pu être localisé et saisi grâce à un mandat du tribunal du district du Delaware", ont déclaré les services américains des douanes et de l'immigration (ICE), dans les locaux desquels était exposé le journal de 400 pages, dont des notes écrites à la main entre 1934 et 1944.
"Posséder des textes qui documentent les actes à la fois des criminels et des victimes est crucial pour aider les chercheurs à comprendre pourquoi et comment l'Holocauste s'est produit", a souligné Sara Bloomfield, directrice du Musée de l'Holocauste, qui renferme parmi l'une des plus grandes collections d'archives sur cette période.
Les carnets de Rosenberg, l'un des hauts dignitaires nazis condamnés pour crime contre l'humanité à Nuremberg, s'étaient volatilisés après ce procès historique.
Selon l'ICE, chargé de l'enquête, ils avaient été récupérés "à l'encontre de la loi" par Robert Kempner, un avocat allemand et juif mandaté, parmi d'autres, pour poursuivre en justice les criminels à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Kempner, qui s'était enfui pour les Etats-Unis pendant la guerre, les a gardés en sa possession jusqu'à sa mort en 1993.
Théoricien de la "race" germanique
Ils ont finalement été retrouvés près de Buffalo, dans le nord-ouest de l'Etat de New York, chez un "ancien universitaire" qui les aurait obtenus grâce à un assistant de Kempner, a expliqué Henry Mayer, du Musée de l'Holocauste.
Le directeur de l'ICE a refusé de dire si des charges seraient retenues contre quiconque impliqué dans l'affaire, l'enquête étant toujours "en cours".
A terme, une fois la propriété décrétée celle du gouvernement américain, le journal -- sur lequel peu de détails ont été divulgués -- doit être remis au musée où il sera à la disposition des historiens.
Il devrait offrir un nouvel aperçu des rencontres et discussions entre son protagoniste et d'autres responsables du régime nazi, notamment Hermann Göring, commandant de l'armée de l'air allemande, et Heinrich Himmler, théoricien de la Solution finale, responsable de l'exécution d'environ six millions de personnes.
Cette découverte montre, selon Sara Bloomfield, "combien de choses restent encore à être collectées". Les carnets d'Alfred Rosenberg pourraient même, selon le Musée de l'Holocauste, "contredire" certaines vérités jusque-là établies.
Rosenberg est né, comme Göring, le 12 janvier 1893, et a été pendu le 16 octobre 1946 (Göring lui s'est suicidé la veille). Le premier, auteur du "Mythe du vingtième siècle" et théoricien de la supériorité de la "race" germanique, aurait introduit le second à ces théories, en l'invitant notamment à un discours d'Hitler au début des années 1920.
Rosenberg dirigeait le département des affaires étrangères du IIIe Reich et supervisait aussi le journal du parti nazi.
Dans ses carnets, d'après l'analyse préliminaire qui en a été faite par le musée, Rosenberg, natif de ce qui est aujourd'hui l'Estonie, évoque aussi l'occupation allemande de l'Union soviétique ainsi que le pillage des oeuvres d'art juives et la destruction des oeuvres considérées comme "dégénérées", dont il était chargé.

mardi 11 juin 2013


       POLOGNE: UN TUNNEL DÉCOUVERT À SOBIBOR

Un tunnel a été découvert dans le camp de concentration Sobibor en Pologne où des fouilles archéologiques sont actuellement en cours,rapporte le quotidien israélien Haaretz. C'est l'archéologue israélien Yoram Haimi, qui travaille pour l'Autorité des antiquités d'Israël et dont deux parents ont été tués à Sobibor, qui a fait la découverte.
Le tunnel –d'une profondeur d'1,6 mètres et d'une largeur d'un mètre– partait d'une caserne située à l'extérieur de la clôture du camp. Il aurait pu être creusé par les prisonniers du Commando spécial en charge de brûler les cadavres des Juifs assassinés. Yoram Haimi explique: 

«Ils ont commencé à creuser depuis le centre de la cabane que nous avons découverte. Ils ont soulevé les planches en bois et creusé, peut-être la nuit. Ensuite ils ont éparpillé la terre qu'ils avaient déterrée.»
The Telegraph signale que les experts pensent que le tunnel a probablement été découvert, conduisant à l'exécution de tous ceux qui avaient potentiellement été impliqués. Selon le journal:
«La longueur du tunnel donne une indication sur l'igéniosité de ces prisonniers qui voulaient à tout prix s'évader de ce camp.»
Le trou aurait ensuite été rebouché par les Allemands d'après le Telegraph. Le journal Haaretz se contente de dire que la présence de sable laisse penser qu'il se serait effondré.
 
Il n'y a pas de preuve d'évasion réussie par ce tunnel, indique le Huffington Post. Cependant une révolte des prisonniers le 14 octobre 1943 avait conduit à l'assissnat d'une douzaine de gardes. Près de trois cents prisonniers avaient passé la cloture mais un tiers d'entre eux furent capturés. Plus de la moitité du reste n'a pas survécu à la guerre, écrit The Telegraph:
«Peu de gens ont survécu à Sobibor. Peu après le soulèvement, Himmler a ordonné que le camp soit rasé et que des arbres soient plantés pour effacer toute trace de l'installation.»
Cette découverte éclaire le sort du camp de Sobibor dont on sait aujourd'hui peu de choses comparé à d'autres camps d'extermination allemands. Environ 250.000 juifs –principalement polonais, néerlandais et slovaques– ont été tués dans ce camp entre 1942 et 1943.