mercredi 18 septembre 2019

CÉRÉMONIE DE LANCEMENT D’UN MÉMORIAL DE LA SHOAH À LYON

Le 13 septembre 2019, à Lyon, en présence de Gérard Collomb (Maire de Lyon) a eu lieu la cérémonie de lancement d’un nouveau Mémorial de la Shoah. « Une vigie à l'adresse du passant, à l'adresse des générations futures, vigie les mettant en garde contre les populismes, marche-pieds d'une éventuelle peste brune ou d'une quelconque autre couleur... ! » Le Crif : Pourquoi un Mémorial de la Shoah à Lyon ? C'est un souhait d'il y a déjà plus de 10 ans... Il paraissait alors important que Lyon, capitale de la résistance, et sa région qui ont vécu toutes les formes du drame de la seconde guerre mondiale, et qui contiennent en leur sein nombre de lieux de mémoire liés à cette période, envisage l'édification d'un monument mémoriel, à lui seul symbole de la Shoah. Ce projet, d'emblée le maire de Lyon, Monsieur Gérard Collomb, l'a soutenu...Mais quelle forme lui donner ? Il y avait plusieurs visions possibles, et chacun des partenaires avançait des arguments sincères, mais incompatibles ! Il aura fallu 10 ans pour que le chemin se fasse et nous voilà ici aujourd'hui ! Notre présence en ces murs témoigne de la continuité du soutien fidèle de la mairie de Lyon et nous l'en remercions. Interpellé par les temps de violence auxquels nous sommes aujourd'hui confrontés, et par la montée de l'antisémitisme et de la xénophobie, sans doute attentif à notre quête d'un lieu de recueillement de grande force symbolique, il y a quelques mois, c'est Monsieur Jean-Dominique Durand, adjoint à la mémoire, qui nous a proposé et aidés à réactiver ce projet et nous l'en remercions très sincèrement. C'est ainsi que trois associations « les Fils et Filles des déportés juifs de France », « l'Amicale d’Auschwitz-Birkenau et des camps de haute Silésie » et le Crif Auvergne-Rhône Alpes se sont constitués en une association à la présidence de laquelle il nous est apparu comme une évidence de désigner Monsieur le procureur Jean-Olivier Viout, engagé à nos côtés depuis tant d'années ! C'est un grand honneur pour nous qu'il ait bien voulu accepter cette charge, car c'en est une..., comme c'est aussi un grand honneur que Maître Soulier ait bien voulu prendre la présidence du Comité de parrainage de cette association pour nous aider à mener ce projet jusqu'à son aboutissement. Nous les remercions tous deux très vivement. Je tiens aussi bien sûr à remercier les membres de notre bureau, eux-mêmes présidents d'associations ou issus de la société civile, ainsi que toutes les éminentes personnalités qui ont répondu favorablement à l'invitation de Maître Soulier pour entrer dans le comité de parrainage. Nous avons la chance à Lyon, bientôt 75 ans après la libération des camps, d'avoir encore parmi nous des rescapés de la Shoah, Monsieur Benjamin Orenstein et Monsieur Bloch, rescapés dont on connaît ici leur infatigable énergie pour encore témoigner... Nous les saluons chaleureusement. Mais dans une génération, ceux qui ont connu, côtoyé, échangé avec les témoins disparaîtront et la Shoah ne sera plus, peut-être, qu'un événement parmi d'autres, mentionné dans les livres d'histoires, une tranche d'histoire qui aura peut-être du mal à trouver sa place dans le roman national... Il est donc temps que ce mémorial devienne une réalité pérenne, ancrée à Lyon. - À Lyon, qui fut le lieu même de l'apparition du judaïsme dans la Gaule antique, - À Lyon, qui vit s'installer une société juive intégrée dans la vie de la cité. En témoignent la « rue juiverie » de notre vieux Lyon ou les tombes exhumées récemment lors des travaux de l’hôtel Dieu …. - À Lyon, qui fut le témoin de toutes les étapes successives de la Shoah avec l'application scrupuleuse du statut des juifs décrété par Vichy, avec les rafles des juifs étrangers d'août 1942 organisées par Vichy, mais entravées par des réseaux de résistances, en particulier chrétiens, portés par des hommes remarquables comme le Père Chalier, l'Abbé Glaser , le Général de Saint Vincent, ou bien d'autres , connus ou anonymes...avec la rafle de la rue Ste Catherine, avec la rafle des 44 enfants de la maison d'Izieu - À Lyon, où l'acharnement meurtrier contre les juifs et les résistants s'est déchaîné, et même décuplé à la veille de la retraite des armées nazies, avec les fusillés de Rillieux, avec le dernier convoi du 11 août 44, 285 résistants déportés et plus de 350 juifs envoyés directement à la mort à Auschwitz, avec les massacres de St Genis Laval et de Bron de fin août 44. Le 3 septembre dernier, lors de la commémoration de la libération de Bron, cet acharnement meurtrier, Monsieur Jacques Diaz me l'a profondément fait ressentir... âgé à l'époque de 16 ans, témoin impuissant du massacre des 109 fusillés de l'aéroport de Bron le 21 août 1944, il vit, sidéré, certaines des victimes ensevelies dans la fosse, alors qu'encore vivantes ! Marqué à jamais, il lui fallut plus de 70 ans pour en parler ! La réalité de la Shoah à Lyon c'est tout cela : des lois iniques, des rafles, des justes, des déportations, des fusillades sommaires, des meurtres de masse... Aussi, même si les livres d'histoire à venir ne relataient que succinctement ce que fut cette tragique période, ce mémorial s'érigera dans notre paysage Lyonnais tel une vigie à l'adresse du passant, à l'adresse des générations futures, vigie les mettant en garde contre les populismes, marche-pieds d'une éventuelle peste brune ou d'une quelconque autre couleur... !

lundi 9 septembre 2019

ALLEMAGNE : TOLLÉ À LA SUITE DE L’ÉLECTION À L’UNANIMITÉ D’UN NÉONAZI DANS UNE BOURGADE

L’élection de Stefan Jagsch, avec le soutien d’élus locaux conservateurs et sociaux-démocrates, a provoqué une bronca des partis politiques allemands, qui veulent son annulation. Publié le 8 septembre dans Le Monde L’élection d’un membre d’un parti néonazi à la tête de l’assemblée d’une bourgade de l’ouest de l’Allemagne, avec le soutien unanime d’élus locaux conservateurs et sociaux-démocrates, a provoqué un tollé parmi les partis politiques allemands. Ces derniers appellent à l’annulation de cette décision. Stefan Jagsch, un adhérent du Parti national-démocrate d’Allemagne (ou NPD, pour Nationaldemokratische Partei Deutschlands), ultranationaliste, a été élu jeudi 5 septembre chef du conseil municipal de Waldsiedlung, une commune de 2 500 habitants du district d’Altenstadt, à 30 kilomètres au nord-est de Francfort. Il a bénéficié du soutien de membres locaux de la CDU (Christlich Demokratische Union – Union chrétienne-démocrate), le parti de la chancelière, Angela Merkel, mais aussi d’élus du SPD (Sozialdemokratische Partei Deutschlands – sociaux-démocrates) et du FDP (Freie Demokratische Partei – libéraux). Cette élection a suscité des remous aux niveaux fédéral et régional. Beaucoup s’interrogent sur les raisons pour lesquelles il n’y avait pas de « candidat démocratique » pour faire barrage à Stefan Jagsch, comme l’a souligné le chef du groupe parlementaire du FDP, Marco Buschmann. De nombreuses questions se posent aussi sur ce vote unanime en faveur de cet homme de la part de personnalités aux sensibilités si diverses. « Il faut revenir dessus » « Stefan Jagsch a été élu car il n’y avait pas d’autre candidat, le candidat du NPD n’a fait que combler le vide », s’est désolé Markus Brando, le président du SPD pour Altenstadt, dans des déclarations faites au journal local Merkur. « La position du SPD est claire : nous ne coopérons pas avec des nazis ! Jamais ! », a réagi dans un tweet samedi 7 septembre le secrétaire général de ce parti, Lars Klingbeil. « Cela s’applique au gouvernement fédéral, à l’Etat et aux municipalités », a-t-il poursuivi. « La décision à Altenstadt est incompréhensible et ne peut être justifiée. Il faut revenir dessus immédiatement. #NoNPD », a-t-il écrit. Le secrétaire général de la CDU, Paul Ziemiak, a également réclamé que l’on revienne sur ce vote. « Je suis choqué. L’élection du membre d’un parti qui poursuit des objectifs anticonstitutionnels est un déshonneur », a-t-il dit dans l’édition de lundi du Bild. « J’entends que cette décision soit corrigée », a-t-il ajouté. Peter Tauber, un représentant de la CDU au Bundestag de la Hesse, le Land dans lequel se trouve Waldsiedlung, a menacé d’agir contre ceux qui ont aidé Stefan Jagsch à se faire élire. « Celui qui n’a pas de boussole politique et morale et prend une décision électorale aussi irresponsable ne peut faire partie de la CDU », a tweeté M. Tauber samedi. « L’élection d’un responsable politique du NPD à Altenstadt avec l’aide de membres de la CDU me fait horreur », a-t-il ajouté. « Incompréhensible » Marco Buschmann (FDP) a décrit l’élection de Stefan Jagsch comme « doublement mauvaise » : premièrement, les démocrates ont voté pour quelqu’un comme lui et, deuxièmement, aucun candidat démocratique n’était prêt à assumer ces fonctions. Les responsables régionaux de la CDU et du SPD ont également condamné cette élection. « L’élection d’un membre d’un parti qui, selon la Cour constitutionnelle fédérale, poursuit des objectifs anticonstitutionnels est incompréhensible et intolérable pour la CDU », ont écrit Sven Müller-Winter, le chef du parti à Altenstadt, et sa présidente régionale, Lucia Puttrich, dans une déclaration commune. Ils ont appelé les élus locaux à « reconsidérer, comprendre et corriger leur mauvaise décision ». Lisa Gnadl, qui dirige le SPD dans le district, s’est dite « complètement abasourdie » que Stefan Jagsch ait été « élu à l’unanimité » avec le vote de membres de la CDU, du SPD et du FDP. Sur sa page Facebook, Stefan Jagsch a quant à lui assuré qu’il soutiendrait « les intérêts [du] district » et qu’il était déterminé à « œuvrer de façon constructive avec tout le monde et tous les partis », assurant être venu « du peuple, pour le peuple ».

DES ÉTUDIANTS ISRAÉLIENS VIOLEMMENT AGRESSÉS À VARSOVIE

Une victime a été emmenée à l'hôpital et traitée pour une fracture du nez et des yeux. Elle espère revenir en Israël demain ou peu de temps après. Publié le 9 septembre dans The Jerusalem Post sous le titre ISRAELI STUDENTS VIOLENTLY ASSAULTED IN WARSAW BY QATARI YOUTHS Traduction proposée par le Crif Tôt samedi matin, plusieurs étudiants israéliens ont été violemment agressés dans la capitale polonaise. Deux d'entres eux ont été hospitalisés. Les agresseurs seraient des jeunes hommes Qatari. Le ministère des Affaires étrangères israélien a confirmé l'attaque et a déclaré que le consul israélien à Varsovie s'était reporté l'incident. Yotam Kashpizky et plusieurs amis vivent à Varsovie dans le cadre d'un échange étudiant d'un semestre [ils étudient au Rishon Letsion Management College]. Ce samedi, les jeunes israéliens ont été dans une boîte de nuit de la ville et sont partis vers 4 heures du matin. Yotam Kashpizky raconte qu'un groupe de jeunes hommes arabes s'est approché d'eux et a commencé à demander s'ils étaient israéliens. Yotam a déclaré au Jerusalem Post que les deux hommes s'étaient identifiés comme étant originaires du Qatar et avaient commencé à crier "Palestine libre", "Gaza libre" et "J'emmerd* Israël" au groupe israélien. Lorsqu'ils ont déclaré qu'ils étaient bel et bien d'Israël, les hommes du Qatar les ont alors violemment attaqués. Au moment de l'attaque, Yotam était déjà dans un taxi mais, quand il a vu ce qu'il se passait, il s'est précipité pour aider ses amis. L'un des assaillants a adressé un coup de poing au visage à Yotam, qui a perdu connaissance. Des images publiées par le frère de Yotam sur Facebook le montraient avec un visage et un nez ensanglantés, et un œil fermé. Yotam a été emmené à l'hôpital et soigné pour une fracture du nez et des blessures aux yeux. Il espère arriver enIsraël dans les jours qui arrivent. La victime a décrit l'agression comme un "incident terroriste fondé sur des motifs nationalistes" et était très critique à la fois des passants dans la rue et du personnel de sécurité de la boîte de nuit, qui, selon lui, n'a rien fait pour aider les Israéliens attaqués. Yotam a également vivement critiqué le ministère des Affaires étrangères et l'ambassade d'Israël à Varsovie, affirmant qu'ils n'avaient été d'aucune aide et leur avait simplement ordonné de signaler l'incident à la police de Varsovie. Il a toutefois précisé que la Warsaw School of Economics dans laquelle les étudiants israéliens étudiaient avait été extrêmement utile après l'incident. Yotam et le reste du groupe ont rapporté l'incident à la police de Varsovie, qui a déclaré que l'enquête était en cours.