mercredi 16 mai 2012

Grèce: le chef néonazi élu nie l'existence des chambres à gaz

C'est la première fois depuis son succès électoral du 6 mai dernier que Nikos Mihaloliakos tient publiquement des propos négationnistes. Le chef du groupe grec néonazi Chryssi Avghi (Aube dorée) propulsé au parlement par le scrutin du 6 mai a nié l'existence des chambres à gaz lors d'un entretien télévisé, s'attirant une protestation du gouvernement dans un pays où le négationnisme n'est pas poursuivi. >> Grèce: les visages de la crise politique "Auschwitz, quoi Auschwitz? Je n'y suis pas allé. Que s'y est-il passé? Vous y étiez-vous?" a feint de s'interroger Nikos Mihaloliakos, selon la vidéo d'une émission diffusée dimanche soir par la chaine privée Méga. "Il n'y avait pas de fours, ni de chambres à gaz, c'est un mensonge", a-t-il ajouté. Il a aussi affirmé avoir "lu beaucoup de livres mettant en doute le chiffre de six millions de juifs" exterminés par les nazis. Hitler, "grande personnalité historique" C'est la première fois depuis son succès électoral que Nikos Mihaloliakos tient publiquement des propos négationnistes. Chryssi Avghi a conquis 6,9% de l'électorat (21 députés) en jouant sur la colère des Grecs face à l'austérité et leurs réflexes xénophobes. Leur chef a aussi réitéré tenir Hitler pour "une grande personnalité historique du 20ème siècle". "Je ne dis pas 'heil' tout simplement car c'est quelque chose qu'on dit pour quelqu'un de vivant", a-t-il répondu au journaliste qui lui demandait s'il maintenait un appel à proférer le salut nazi qu'il avait signé en 1987. Le porte-parole du gouvernement sortant, Pantelis Kapsis, a "condamné de la manière la plus catégorique" ces propos "qui déforment l'histoire et constituent une atteinte brutale à la mémoire des millions de victimes de l'holocauste". M. Kapsis a rappelé que parmi ces victimes figuraient "des dizaines de milliers de Grecs juifs", dans une rare référence officielle au sort d'une communauté dont l'extermination à plus de 95% par les nazis n'est évoquée que depuis peu par les manuels scolaires d'histoire. Le Conseil des Juifs de Grèce avait auparavant appelé "les dirigeants politiques, la société civile, la communauté enseignante et les intellectuels à condamner et isoler les forces" du type de Chryssi Avghi.

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