samedi 4 février 2012

Shoah : la SNCF ouvre ses archives de 1939-1945


La SNCF a annoncé vendredi 3 février dans un communiqué qu'elle venait de déposer une copie de la "totalité" de ses archives numérisées de la période 1939-1945 au Mémorial de la Shoah à Paris en décembre 2011, au centre Yad Vashem à Jérusalem (Israël) et à l'Holocaust Museum de Washington (Etats-Unis) en janvier 2012.

"Par cette politique d'ouverture et de facilitation de l'accès, destinée à faciliter le travail des chercheurs", la SNCF entend "renforcer sa démarche de transparence sur le passé de l'entreprise". La SNCF, réquisitionnée par l'Etat Français, a transporté de 1942 à 1944 quelque 76 000 Juifs vers les camps de la mort.

L'historien André Kaspi, spécialiste de la seconde guerre mondiale, a salué cette démarche "importante" de la SNCF : pour un historien, "tout accès aux archives permet d'écrire une histoire conforme à la réalité". "La SNCF est accusée – à tort sans doute – d'avoir participé à la Shoah", a déclaré M. Kaspi, qui s'est interrogé : "La SNCF était-elle suffisamment libre pour dire non aux Allemands et avait-elle les moyens de s'opposer à leurs demandes ?"

"PÉRIODE CLÉ DE L'IDENTITÉ DE LA SNCF"

Il y a un an, le président de la SNCF, Guillaume Pepy, avait reconnu les responsabilités de l'entreprise, qui fut "un rouage de la machine nazie d'extermination" en cédant à la ville de Bobigny, en Seine-Saint-Denis, un terrain de la gare d'où sont partis plus de 20 000 juifs vers les camps de la mort en 1943 et 1944.

En 2011, rappelle l'entreprise publique dans son communiqué, la SNCF a "franchi une nouvelle étape dans cette démarche de transparence en procédant à la numérisation de la totalité des documents d'archives" de la période 1939-1945, "une période clé dans l'histoire et l'identité de la SNCF". "Tous les documents historiques ont été saisis et numérisés. Aucun tri n'a été effectué, pour garantir un accès à la totalité des documents de la période", assure la SNCF.

Jusqu'au "regret" exprimé par son président, la SNCF, candidate pour un projet de ligne à grande vitesse Tampa-Orlando en Floride et pour l'exploitation d'une ligne à grande vitesse en Californie, était sommée par des élus américains de rendre des comptes sur son attitude pendant la guerre.

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