jeudi 1 septembre 2011

La RATP encore utilisée près de 70ans après la Shoah



Les réactions sont nombreuses après l'évacuation, mercredi, d'une centaine de Roms à Saint-Denis avec le concours de la RATP...

Des élus et des syndicats se sont élevés ce jeudi contre la mise à la disposition des policiers, mercredi, d’une rame du tramway T1, qui relie Saint-Denis à Bobigny, en Seine-Saint-Denis, pour évacuer une centaine de Roms qui occupaient illicitement un terrain.

Jean-Paul Huchon, président socialiste de la région Ile-de-France, a ainsi dénoncé «l'inhumanité et la brutalité» de cette opération, et demandé au préfet du département, Christian Lambert, que toute la lumière soit faite et que les responsables soient sanctionnés. «Cette opération, faite hors de tout cadre juridique, constitue une voie de fait», écrit-il dans un communiqué.
Un «acte insupportable»

Cécile Duflot, secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts et présidente du groupe EELV au conseil régional d’Ile-de-France, a de son côté exprimé par voie de communiqué «sa profonde révolte» à propos de cette opération qui «rappelle les heures les plus sombres de notre histoire et réveille en nous une monstrueuse évocation».

«Lorsqu’un service public de transports participe à une opération policière aussi abjecte, c’est tout le pacte républicain qui est bafoué et la honte qui nous submerge», ajoute-t-elle.Elle indique qu'elle a «fait part de son indignation» au président de la RATP dans un courrier et lui demande une condamnation immédiate et sans appel de cet acte insupportable».

«Des souvenirs d'école ou de cinéma»

Le syndicat Sud s'indigne pour sa part de l'utilisation d'une rame de la RATP. «Ce n'est pas à nous de transporter des convois de personnes qui ne sont pas forcément volontaires pour monter dans les tramways», a indiqué son délégué central, Philippe Touzet. Il a souligné sur France Info, que la gare de Bobigny, qui abrite aujourd'hui un mémorial, avait justement joué un rôle central durant la Seconde Guerre mondiale dans la déportation vers les camps de la mort de 22.000 Juifs du camp de Drancy.

«Est-il commun de réquisitionner une rame complète de tram pour transporter uniquement des Roms?» demande de son côté Gilles Garnier, conseiller général communiste de Seine-Saint-Denis, sur le site du Parisien. Cette scène «m'a rappelé des souvenirs d'école ou de cinéma», a-t-il déploré dans une lettre au préfet et au PDG de la RATP, en allusion à la déportation de Juifs vers les camps d'extermination durant l'Occupation.

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