dimanche 11 octobre 2009

"Les Notes de l'Espoir" sur France 3 Samedi 10 Octobre à 1H15


Ce samedi 10 Octobre,malheureusement en 4ème partie de soirée, à 1H15 du matin; France 3 a diffusé un spectacle intitulé "Les Notes de l'Espoir" tiré de la pièce "le Block 15" monté au théâtre du renard en 2007 et mis en scène par Jean Piat.

Cette pièce "musicale" raconte l'histoire vraie d'Anita Lasker-Wallfish, célèbre violoncelliste avant guerre et surtout de Simon LAKS qui faisait parti du Convoi 6.

C'est l'histoire de leur détention à Auschwitz au "Block 15", celui de l'orchestre d'Auschwitz et de leur amour de la musique qui leur a permis de ne pas sombrer dans la folie et qui, en définitive, va leur permettre de survivre dans cet enfer.

Cette pièce est remarquablement interpetrée par Emmanuelle Bertrand et Pascal Amoyel.
La musique en résistance. D'après l'histoire vraie d'Anita Lasker-Wallfisch et de Simon Laks.

"La Musique est un lien entre l'homme et le temps. Elle peut être sagesse, ordre, poésie. Elle peut être aussi provocation, devenir menace, danger, détresse. C'est à travers une histoire vraie, presque incroyable, reconstituée par deux jeunes musiciens découvrant des lettres jaunies par le temps, que la Musique, telle une lumière dans le deuil, apporte la preuve qu'elle peut parfois éloigner l'horreur et la mort." Jean Piat.(en voix off en début de concert).

Durant la seconde guerre mondiale, on déporta aussi des compositeurs et des musiciens. Dans les camps, ils continuèrent d'écrire et de jouer. C'est par hasard qu'Emmanuelle Bertrand et Pascal Amoyel découvrent leur histoire, au détour d'une petite brocante. Ils y dénichent une vieille partition qui recèle un trésor : quelques lettres jaunies par le temps. Ces lettres, ce sont celles d'une violoncelliste et d'un pianiste d'un autre temps qui furent sauvés grâce à la musique. En reconstituant leur histoire, ils vont marcher sur leurs traces et retourner vers une époque dont le souvenir va bouleverser leur existence. C'est une page de l'histoire de la musique qui n'a jamais été écrite...

Voici ce qu'en disent les interprètes:

Le Block 15 est né de la lecture des témoignages, durant la seconde guerre mondiale, de deux musiciens, Anita Lasker et Simon Laks. Ce fut pour nous un choc de constater que la musique, qui habite la majeure partie de notre vie, ait pu jouer un rôle dans de telles circonstances.

Et pourtant elle était bien là, comme une seconde peau qui les protégeait, un refuge mais aussi parfois l’écho de la souffrance de leur âme. Comment et pourquoi avait-elle pu sauver des vies ?

Est venu ensuite un irrépressible besoin de mettre nos pas dans les leurs,d’exprimer ce qu’aurait pu être la vie de n’importe quel musicien il y a 60 ans, pour peu que celui-ci ait appartenu à une minorité déclarée indigne à vivre par les nazis: juif, tzigane, homosexuel, noir...

Cette bouleversante expérience a pris corps lorsque Jean Piat, touché à son tour par ces inconcevables récits, décidait de mettre en scène, seuls, deux musiciens qui raconteraient cette histoire. Voici donc Anita et Simon.Ils découvrent stupéfaits, au fil des mois,que la musique va peut-être leur sauver la vie.Le Block 15, le block réservé à la musique, est leur salut. Tous les instruments de l’orchestre y sont impeccablement rangés, rutilants. Ils font la fierté des commandants nazis. Car la musique est leur divertissement, l’amour de leur vie.

Mais pour Anita et Simon, elle tient lieu de résistance et l’admirable Alma Rosé, le chef de l’orchestre des femmes, nièce de Gustav Mahler, tient tête aux SS lorsqu’ils osent l’interrompre en plein concert. Elle saura imposer à ses musiciennes une discipline de fer, seul échappatoire à la folie. La culture et la musique ne peuvent-elles donc pas enrayer la barbarie ? La Weimar de Goethe n’est qu’à quelques kilomètres de Buchenwald et la tranquille petite saison de musique de chambre de Munich ne semble pas perturbée par les fumées sortant de Dachau.

Et pourtant écoutons-la. Elle semble aussi porter en elle le meilleur de l’homme. Simon Lacks est un grand compositeur avant la catastrophe et sa Sonate pour violoncelle et piano est créée avant la guerre à Paris par Maréchal et Perlemuter. Messiaen écrit son hypnotique et éternelle Louange à l’Eternité de Jésus au Stalag 8 d’un camp de prisonniers sur un violoncelle de fortune à trois cordes, tandis qu’un certain Kreisler se gargarise de valses dans la Vienne qui se perd.

Greif nous entraîne dans d’infernales marches ataviques de la mémoire probablement entendues par son père à Auschwitz et Liszt nous dépeint une prophétique Danse des morts. Bloch revisite des thèmes bibliques immémoriaux dont Bach ne soupçonne pas encore les ruines; Scriabine paraît les repousser jusqu’à l’abîme. Et Chopin, lorsque semblent pleurer ensemble les victimes et bourreaux, nous rend un peu notre humanité perdue pendant trop de nombreuses secondes.Les détenus savent bien qu’ils ne tiendront pas longtemps s’ils laissent le pouvoir de la musique entrer en eux impunément. Et pourtant, elle les préserve comme on embaume les morts, avec soin et la certitude d’une autre rive.


Emmanuelle Bertrand et Pascal Amoyel.

Aucun commentaire: