mardi 1 mars 2011

Nancy: L'enseignante accusée d'avoir trop parlé de la Shoah porte plainte

Catherine Pederzoli avait été suspendue quatre mois et mutée dans un autre lycée...

Elle ne compte pas en rester là. Deux mois après son affectation dans un nouveau lycée à Nancy, Catherine Pederzoli, l'enseignante de confession juive qui avait été suspendue en septembre dernier notamment pour avoir consacré trop de temps à l'enseignement de la Shoah, a récemment porté plainte pour discrimination, indique à 20minutes.fr son avocat, Gyslain di Caro.

Catherine Pederzoli avait fait l'objet d'une enquête de l'Inspection générale de l'Education nationale à la suite d'une manifestation organisée par certains de ses élèves du lycée public Henri-Loritz en décembre à Nancy, lors d'un déplacement du ministre de l'Education nationale, Luc Chatel.
«Lavages de cerveaux»

Dans un rapport rédigé en juillet 2010, les inspecteurs avaient alors pointé des «manquements aux obligations de réserve, de neutralité et de laïcité», et reproché à l'enseignante l'«instrumentalisation des élèves» par des «lavages de cerveaux».

Les inspecteurs estimaient que Catherine Pederzoli consacrait trop de temps à l'organisation de voyages sur l'histoire des juifs en Europe centrale, comprenant des visites à des camps comme celui d'Auschwitz-Birkenau, dans l'actuelle Pologne.
«Shoah» au lieu de «génocide»

Ils notaient en outre que, lors de leur entretien avec la professeure, cette dernière avait prononcé 14 fois le mot «Shoah», «tandis que le terme à la fois plus neutre et juridiquement fondé de "génocide" n'(avait été) mentionné que deux fois, comme en passant».

«L’emploi du mot Shoah est pourtant recommandé dans le Bulletin Officiel de l’Education nationale du 17 juillet 2008», souligne Gyslain di Caro, estimant que les inspecteurs sont ainsi allés à l’encontre des instructions officielles. Selon l’avocat, le traitement qu’a subi sa cliente est disproportionné. «Les inspecteurs sont allés jusqu’à lui reprocher des faits dispersés en trente ans de carrière, dont un remontait à 1977», indique-t-il à 20minutes.fr Catherine Pederzoli avait été suspendue quatre mois, avec perte de salaire, avant d’être mutée dans un autre lycée.

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