jeudi 28 janvier 2010

Le 27 janvier, jour anniversaire de la libération d'Auschwitz, on parle encore d'antisémitisme


Laurent Fabius "a une tronche pas catholique". C'est la nouvelle diatribe de Georges Frêche, tête de liste divers-gauche en Languedoc-Roussillon pour les élections régionales. Connu pour ses déclarations à l'emporte-pièce, le président sortant du conseil régional récidive et s'exprime en ces termes jeudi dans les colonnes de L'Express .

Alors que Laurent Fabius a déclaré sur Canal+ qu'il ne serait pas certain de voter pour lui s'il était électeur en Languedoc-Roussillon, Georges Frêche réplique : "Voter pour ce mec en Haute-Normandie me poserait un problème : il a une tronche pas catholique." Or Laurent Fabius est d'origine juive.

Sollicité par lepoint.fr, l'ex-Premier ministre socialiste n'a pas souhaité réagir et lance, sibyllin : "Vous verrez dans quelques jours."

Martine Aubry "indignée"

Les propos de Georges Frêche suscitent de vives réactions à gauche. La première secrétaire du PS Martine Aubry se dit "indignée" et a annoncé qu'elle saisirait mardi la direction du PS pour "décider des suites". Proche de Laurent Fabius, Claude Bartolone appelle les militants socialistes à "quitter toute liste où il y aurait Georges Frêche". "Ce n'est pas un abruti. En prononçant ces mots, il était conscient de la violence dirigée contre Laurent Fabius", affirme le député socialiste de Seine-Saint-Denis.

De leur côté, les Verts ont dénoncé des propos "inadmissibles" et "aux relents nauséabonds". "Il faut que toutes les organisations de gauche, celles qui refusent toute concession avec le racisme et l'antisémitisme, réagissent sans tarder, le PS en particulier", a souligné Jean-Louis Roumégas, porte-parole national des Verts et tête de liste Europe-Écologie en Languedoc-Roussillon.

Exclu du PS en 2007 pour des propos controversés sur les harkis qu'il avait traités de "sous-hommes" (février 2006) et sur l'équipe de France de football "trop black" (novembre 2006), Georges Frêche bénéficie du soutien des militants de sa région. Si ses dérapages lui ont valu de ne pas bénéficier de l'investiture nationale du PS pour le scrutin de mars, les militants de Languedoc-Roussillon ont massivement voté en faveur des listes soutenant Georges Frêche, déjà porté par les cinq fédérations départementales du PS.

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