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L'Etat français responsable de la déportation des Juifs: une «décision satisfaisante» pour Serge Klarsfeld
Le Conseil d'Etat, à Paris/Jean-Pierre Muller AFP/Archives
JUSTICE - Selon le Conseil d'Etat, l'Etat français a facilité la déportation par ses agissements, mais en a réparé les préjudices…
Responsable mais racheté. Le Conseil d'État a estimé ce lundi que la «responsabilité» de l'État français était engagée dans la déportation des Juifs sous le régime de Vichy, mais qu'il avait depuis réparé, «autant qu'il était possible, l'ensemble des préjudices».«Il s’agit d’une décision tout à fait satisfaisante puisque le Conseil d’Etat réaffirme avec solennité la responsabilité du régime de Vichy», assure à 20minutes.fr Serge Klarsfeld, vice-président de la Fondation pour la mémoire de la Shoah et président de l’Association des fils et filles de déportés juifs de France.
Pas d’indemnisation financière
Au contraire, il a estimé que l'Etat avait pris des mesures qui «doivent être regardées comme ayant permis, autant qu'il a été possible, l'indemnisation des préjudices de toute nature».
«Le dispositif de réparation matérielle est satisfaisant», souligne Serge Klarsfeld, citant les différentes mesures de l’Etat: la Commission pour l’indemnisation des victimes de spoliations a versé 500 millions d’euros aux victimes depuis 2007, les orphelins dont les parents ont été victimes de persécutions antisémites ont été dédommagés et la Fondation pour la mémoire de la Shoah a reçu une dotation publique de 393 millions d’euros.
Actions symboliques accomplies
«Face à un tel drame, le Conseil d’Etat a estimé qu’une indemnisation financière ne suffisait pas. Elle devait être accompagnée de réparations symboliques, ce que l’Etat a effectivement fait depuis la Seconde Guerre mondiale», ajoute Pierre Gaborit, avocat et professeur de droit public à l’université Paris X - Nanterre. Au titre de ces actions symboliques accomplies, la haute juridiction cite la reconnaissance de l’imprescriptibilité des crimes contre l’humanité en 1964, la reconnaissance solennelle des crimes du régime de Vichy par le président Jacques Chirac en 1995, ainsi que la reconnaissance d’utilité publique de la Fondation pour la mémoire de la Shoah en 2000.
Et d'autre part, un groupe de famille de déportés à Pau, qui mène une action judiciaire contre la SNCF. De quoi relancer la polémique?
12/03/2009 | 18:32 par A.A.
Procès contre l'Etat et la SNCF
De nombreuses familles de déportés juifs, résistants, communistes...passés par le camp de Gurs(64) réclament réparation.
10 dossiers étaient examinés ce matin par le tribunal administratif de Pau. 17 autres le seront le 26 mars. Au total, l'avocat des plaignants défend 600 différents cas. Il demande réparation financière à l'Etat et à la SNCF pour avoir interné et déporté dans des conditions atroces des milliers d'hommes, de femmes, et d'enfants.
Depuis le procès Papon l'Etat peut être tenu pour responsable des agissements du gouvernement de Vichy. C'est sur quoi s'appui Me Bitton, l'avocat des victimes.En effet, après sa condamnation, Maurice Papon a demandé à l'Etat de l'aider à indemniser ses victimes, se plaçant en simple fonctionnaire et donc aux ordres de l'Etat français. Ayant obtenu gain de cause, cela implique que l'Etat français est responsable des agissements de Vichy. Fait nouveau.
L'avocat rejette le décret Jospin de 2000 accordant 27 000 euros à toute personne ayant perdu un père et/ou une mère. Insuffisant scande t-il. Il réclame également réparation pour les frères, les soeurs, les grands-parents déportés... chaque cas étant particulier et méritant une indemnité propre.
Le tribunal a écouté chaque partie ce matin. Il rendra son délibéré dans 15 jours.
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