vendredi 12 novembre 2010

Déportation des Juifs: La SNCF s'excuse pour la première fois



La SNCF a cédé. L'entreprise, par la voix de son patron, Guillaume Pépy, a pour la première fois présenté des excuses pour avoir transporté quelque 76.000 Juifs vers les camps de la mort pendant la Seconde Guerre mondiale, rapporte ce vendredi RTL. Guillaume Pépy s'est rendu Outre-Atlantique début novembre, pour rencontrer des élus de l'Etat de Floride et des associations juives. Il leur a remis une déclaration solennelle, et leur a dit sa «profonde peine» et ses «regrets» pour les conséquences des actes de la SNCF «effectués sous la contrainte de la réquisition».

La SNCF a ainsi cédé à la pression des Etats-Unis, qui menaçaient de lui refuser l'accès à des appels d'offres pour la construction de plusieurs lignes ferroviaires en Floride et en Californie. Ce voyage est en effet intervenu au moment même où étaient organisées les présentations des projets en lice pour la ligne Tampa-Orlando en Floride, qui pourrait être achevée en 2014.

L'entreprise avait jusqu'à présent insisté sur le fait que «les cheminots étaient sous le joug de l'occupant nazi, sous menace de mort». Guillaume Pépy envisagerait également selon la radio d'aménager l'an prochain un lieu de mémoire près de la gare de Bobigny, d'où partaient les convois emmenant les prisonniers du camp de Drancy.

mardi 2 novembre 2010

Une profanation de plus, cette fois dans la Meuse


Quarante-neuf tombes ont été profanées au cimetière israélite de Bar-le-Duc (Meuse). Aucune revendication ni aucune inscription n'a été retrouvée dans le cimetière où la police a comptabilisé 49 stèles renversées et souvent brisées parmi les 126 tombes, a confirmé dimanche soir à l'AFP le procureur de la République Yves Badorc.

Enquête

Les policiers ont été alertés vendredi soir par un promeneur surpris de voir ouverte la grille du cimetière généralement verrouillée. Il a prévenu la police qui a comptabilisé 49 stèles renversées parmi les 126 tombes.

Selon le site de l'Est Républicain qui a révélé cette profanation, la première dans ce cimetière vieux de deux siècles, aucune inscription n'a été laissée par les auteurs.

Le procureur de la République a ouvert une enquête pour «dégradations graves et violation de sépultures» précisant qu'il n'a pas été porté atteinte à l'intégrité des défunts. L'enquête a été confiée au service régional de la police judiciaire de Nancy.

«Acte ignoble et lâche»

La petite communauté juive de Bar-le-Duc n'a pas fait de déclaration, mais le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme a «condamné avec force les profanations cet acte ignoble et lâche».

Dans un communiqué publié dimanche soir, il demande au procureur «de prendre en compte le caractère raciste des dégradations dans ce vieux cimetière juif, qui constituent un acte antisémite malgré l’absence d’inscription».
AFP

Gonneville-sur-Mer doit renoncer à son portrait de Pétain


La mairie de Gonneville-sur-Mer, dans le Calvados, doit renoncer à exposer un portrait du maréchal Pétain dans la salle du conseil municipal car une telle démarche est contraire à 'la neutralité des services publics', a jugé mardi le tribunal administratif de Caen. Ce principe 's'oppose à ce que soient apposés sur les édifices publics des signes exprimant des opinions politiques, religieuses ou philosophiques', explique dans un communiqué le tribunal, qui 'annule' la décision de la mairie de garder le portrait. Lire la suite l'article

'Le tribunal n'a pas retenu l'argumentation de la commune selon laquelle le portrait de Philippe Pétain, qui n'était pas installé seul, trouvait sa place dans une galerie de portraits historiques des chefs de l'Etat depuis 1871, en raison de [sa] portée symbolique particulière', précise la juridiction. Le tribunal a ainsi suivi l'avis du rapporteur public, qui lors de l'audience du 12 octobre avait souligné que Pétain 'incarne à lui seul le régime' xénophobe de Vichy et sa 'collaboration' avec l'Allemagne nazie.

Le tribunal avait été saisi en début d'année par le préfet d'alors, Christian Leyrit, alerté par la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme. Le haut fonctionnaire avait demandé en vain à la mairie de retirer le portrait. Dans un courrier adressé à la municipalité, il avait rappelé que le régime de Vichy avait 'permis ou facilité la déportation à partir de la France de personnes victimes de persécutions antisémites'.

Le maire sans étiquette de Gonneville, Bernard Hoyé, avait répondu le 27 janvier que 'les conseillers municipaux' voulaient maintenir le portrait. Deux d'entre eux s'étaient néanmoins prononcés publiquement pour le retrait.

Le débat sur l'antisémitisme de Philippe Pétain a refait surface avec la révélation au public début octobre d'un document sur le statut des juifs en octobre 1940 qui prouve selon certains historiens que le maréchal a lui-même durci le caractère antisémite du texte.