vendredi 16 septembre 2011

L'appli "Juif ou pas juif?" retirée de la vente en France

L'application pour iPhone, qui répertoriait une liste de personnalités d'origine ou de religion juive, avait suscité l'indignation d'associations antiracistes. Apple a fait marche arrière. La polémique tourne court. Apple a annoncé ce mercredi qu'il avait retiré de la vente en France l'application "Juif ou pas juif", qui a fait scandale dans le pays.

"Cette application va à l'encontre de la législation locale et n'est plus disponible sur l'App Store en France", a déclaré un porte-parole de la firme, Tom Numayr.

Vendue 79 centimes depuis un mois, cette application offrait une liste de 3500 personnalités d'origine ou de religion juive, et avait suscité l'indignation d'associations antiracistes et des jeunes du Parti socialiste.

"Contraire aux règles de notre société" "Listées pour vous, des milliers de personnalités juives (de par leur mère), à "moitié juive" (de par leur père), ou converties", promettait Johann Levy, l'ingénieur à l'origine de cette application, dans son descriptif sur le site Apple Store.

"Je suis juif moi-même. Le but, c'était juste d'apporter aux juifs un sentiment de fierté, quand ils voient que tel homme d'affaires ou telle personne célèbre est également juive", avait déclaré Johann Levy, qui se dit Britannique vivant à Marseille.

Parmi de nombreuses réactions négatives, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Richard Prasquier, avait déclaré que cette application était "totalement contraire aux règles de notre société en France". Il envisageait une plainte.

mercredi 14 septembre 2011

Gilbert Collard instrumentalise-t-il les enfants d’Izieu devant des militants du FN ?


Devant les sympathisants du FN réunis, dimanche 11 septembre 2011, à Nice, l'avocat Gilbert Collard, président du comité de soutien à Marine Le Pen, s'est présenté comme « l'avocat des enfants d'Izieu » au procès de Klaus Barbie. Il a dit se souvenir « du petit André, parti pour les camps de la mort en chantant ‘Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine’. Et d'ajouter : « C'est depuis cela que je ne supporte plus que l'on siffle la Marseillaise et quand on se torche avec le drapeau français, j'ai l'impression qu'on essuie les larmes de ce gosse avec de la merde ! », rapporte Le Monde.fr du 13 septembre 2011.


Seulement voilà, affirme Geneviève Erramuzpé, la directrice de la Maison d'Izieu, « il n'y avait aucun André parmi les 44 enfants », ce dont aurait dû se souvenir Maître Collard qui se prévaut aujourd'hui d’avoir été « l’avocat des enfants d’Izieu ».



D'après Roland Rappaport, l'un des principaux avocats lors du procès de Klaus Barbie, « Me Collard n'a pas participé au procès Barbie sinon par une présence à caractère médiatique. Il a plaidé très brièvement et il est parti. Depuis, il ne s'est jamais intéressé à l'association qui a créé le mémorial ni à la mémoire de ce crime contre l'humanité », explique-t-il au Monde. Son confrère Alain Jakubowicz, par ailleurs administrateur de la Maison d'Izieu, ne décolère pas : « C'est une ignominie, c'est objectivement faux ! Il n'y a pas d'avocat des enfants d'Izieu. Jamais je n'oserais me prévaloir d'une telle qualité. » Quant à Me Serge Klarsfeld, il ajoute aussitôt: « rapprocher les enfants d'Izieu du FN, c'est abject. Tenons-les à l'écart du FN ! »



Les tenir à l’écart du Front national ? Bien évidemment, car cette instrumentalisation -quel autre mot pourrions-nous utiliser ?- disons-le franchement a quelque chose de nauséeux et de minable. Au CRIF, nous reprendrons alors le terme qui a été utilisé par Me Klarsfeld : c’est abject !
Marc Knobel

mardi 13 septembre 2011

Nouveau sur iPhone : un fichier des juifs (au prix d'un demi-café)



Apple refuse les images pornographiques dans sa boutique d'applications iPhone. En revanche, la société accepte de vendre une « appli » ludique dans la rubrique « style de vie » : « Juif ou pas juif ? ».

L'éditeur Jsoft la présente ainsi aux porteurs d'iPhone :

« Hé, tu savais que Patrick Timsit était juif ?

– Ben bien sûr ! Mais Marylin Monroe, est-ce qu'elle était vraiment juive ? Et Dany Boon ? »

Combien de fois n'avons-nous pas eu cette conversation, sans pouvoir y apporter de réponse ?
A partir d'aujourd'hui, cette réponse est dans votre iPhone grâce à l'appli « Juif ou pas juif ? ». »

La fiche de Jean-François Copé sur l'application "Juif ou pas juif ?".Des milliers de personnalités juives (par leur mère), ou « à moitié juive » (par leur père), ou « converties » sont donc listées.

L'éditeur prévient :

« Le but de cette app [application, ndlr] est uniquement de distraire. Rien de plus ! SVP n'y voyez en rien une démonstration quelconque de la supériorité ou (encore moins) de la dominance d'une race sur une autre. »

Et il termine : « Pour la moitié du prix d'un café, n'hésitez plus, faites-vous plaisir ! »
Passible de cinq ans de prison ?

L'application existe déjà en anglais (« Jew or not jew »), ce qui n'a pas soulevé, à notre connaissance, de controverse. Mais les Etats-Unis n'ont pas la même Histoire que la France…

Sur Twitter, l'avocat Maître Eolas rappelle que le code pénal français interdit formellement « le fichage des données à caractère personnel qui, directement ou indirectement, font apparaître les origines raciales ou ethniques, les opinions politiques, philosophiques ou religieuses ».

Un tel fichage est passible de cinq ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende.

Contacté par Le Nouvel Observateur, le créateur de l'application, Johann Levy, lui-même juif, s'est dit « extrêmement surpris par l'ampleur de la polémique ». Il ne voyait dans « Juif ou non juif » qu'un service utile à rendre… Après tout, comme en témoignent les suggestions de recherche de Google, les internautes français sont de compulsifs judéomanes.

jeudi 1 septembre 2011

Chatel répond à Lanzmann: le mot "Shoah figure dans les manuels" scolaires

Le ministre de l'Education natio­nale Luc Chatel a déclaré jeudi, lors de sa confé­rence de presse de ren­trée, que le mot "Shoah figure dans les manuels" sco­laires, contrai­re­ment à ce qu'affirmait l'écrivain et cinéaste Claude Lanzmann dans une tri­bune mardi au Monde.

M. Lanzmann avait repro­ché à l'Education natio­nale d'avoir "sup­primé" le terme "Shoah" des nou­veaux manuels d'histoire de pre­mière, ce qu'avait aus­si­tôt démenti le ministère.

"Jamais je ne me suis opposé à l'utilisation du mot +Shoah+ dans les pro­grammes, ni dans les manuels" et "le mot +Shoah+ figure de manière expli­cite dans les manuels" d'histoire de pre­mière de cette ren­trée, a insisté M. Chatel.

La Shoah, le géno­cide du peuple juif par les nazis durant la Seconde Guerre mon­diale, est "ensei­gnée à tous les niveaux du sys­tème éduca­tif", "c'est un devoir d'histoire et une res­pon­sa­bi­lité morale", a pour­suivi le ministre.

"Ce gou­ver­ne­ment est sans doute celui qui a mis au point le plus de dis­po­si­tifs" mar­quant l'engagement du minis­tère pour l'enseignement de l'histoire de la Shoah, a ajouté M. Chatel.

A ce pro­pos, il a rap­pelé la signa­ture, en jan­vier, d'une conven­tion cadre entre le minis­tère et le Mémorial de la Shoah qui ampli­fie et péren­nise leur par­te­na­riat sur l'accueil des élèves au Mémorial, les voyages sur les lieux de la Shoah et les for­ma­tions des­ti­nées aux enseignants.

La RATP encore utilisée près de 70ans après la Shoah



Les réactions sont nombreuses après l'évacuation, mercredi, d'une centaine de Roms à Saint-Denis avec le concours de la RATP...

Des élus et des syndicats se sont élevés ce jeudi contre la mise à la disposition des policiers, mercredi, d’une rame du tramway T1, qui relie Saint-Denis à Bobigny, en Seine-Saint-Denis, pour évacuer une centaine de Roms qui occupaient illicitement un terrain.

Jean-Paul Huchon, président socialiste de la région Ile-de-France, a ainsi dénoncé «l'inhumanité et la brutalité» de cette opération, et demandé au préfet du département, Christian Lambert, que toute la lumière soit faite et que les responsables soient sanctionnés. «Cette opération, faite hors de tout cadre juridique, constitue une voie de fait», écrit-il dans un communiqué.
Un «acte insupportable»

Cécile Duflot, secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts et présidente du groupe EELV au conseil régional d’Ile-de-France, a de son côté exprimé par voie de communiqué «sa profonde révolte» à propos de cette opération qui «rappelle les heures les plus sombres de notre histoire et réveille en nous une monstrueuse évocation».

«Lorsqu’un service public de transports participe à une opération policière aussi abjecte, c’est tout le pacte républicain qui est bafoué et la honte qui nous submerge», ajoute-t-elle.Elle indique qu'elle a «fait part de son indignation» au président de la RATP dans un courrier et lui demande une condamnation immédiate et sans appel de cet acte insupportable».

«Des souvenirs d'école ou de cinéma»

Le syndicat Sud s'indigne pour sa part de l'utilisation d'une rame de la RATP. «Ce n'est pas à nous de transporter des convois de personnes qui ne sont pas forcément volontaires pour monter dans les tramways», a indiqué son délégué central, Philippe Touzet. Il a souligné sur France Info, que la gare de Bobigny, qui abrite aujourd'hui un mémorial, avait justement joué un rôle central durant la Seconde Guerre mondiale dans la déportation vers les camps de la mort de 22.000 Juifs du camp de Drancy.

«Est-il commun de réquisitionner une rame complète de tram pour transporter uniquement des Roms?» demande de son côté Gilles Garnier, conseiller général communiste de Seine-Saint-Denis, sur le site du Parisien. Cette scène «m'a rappelé des souvenirs d'école ou de cinéma», a-t-il déploré dans une lettre au préfet et au PDG de la RATP, en allusion à la déportation de Juifs vers les camps d'extermination durant l'Occupation.